Andohatapenaka, le 20 novembre 2025 – Dans un contexte national marqué par des exigences fortes de refondation et de restauration de la confiance publique, les organisations de la société civile engagées dans la lutte contre la corruption ont sollicité aujourd’hui une rencontre avec le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI).
En tant qu’organe mandaté spécialement pour superviser la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLCC), pour garantir l’indépendance des entités de lutte contre la corruption (SAC) et pour formuler des recommandations aux responsables de l’État, le CSI a reçu ces organisations de la société civile œuvrant pour la lutte contre la corruption et l’État de droit, regroupées dans la plateforme « Aok’izay ny Tsimatimanota » (AIT).
Les échanges ont porté sur l’état d’avancement effectif de la lutte contre la corruption et sur la mise en œuvre de la SNLCC 2025-2030, particulièrement dans un contexte où les citoyens attendent des actions concrètes et mesurables.
« Nous devons rencontrer les députés durant cette seconde session parlementaire de 2025 pour discuter de réviser la loi sur l’interdiction de poursuite des Inspecteurs des Impôts et des Inspecteurs des Douanes. Or, ces dispositions légales vont totalement à l’encontre du principe d’égalité devant la loi. Il faudra également aborder la question relative à la Haute Cour de Justice (HCJ), car il faut vraiment mettre fin à l’impunité. Tous les hauts responsables doivent être poursuivis conformément à la loi », a expliqué Madame Hony RADERT, Secrétaire générale du Collectif des Citoyens et des Organisations Citoyennes (CCOC).
Cette rencontre a aussi permis aux OSC de discuter des réformes préconisées par la SNLCC et dont il revient aux députés d’en assurer l’adoption. « L’évolution du contexte actuel figure parmi les motifs de notre présence au CSI aujourd’hui. Nous sommes attentifs aux actualités évoquant des affaires de détournements de fonds, de poursuites visant des hauts responsables, ainsi que de recouvrements des avoirs illicites. Et nous sommes conscients que ces sujets demandent des actions concrètes, des réformes juridiques, et diverses étapes qui doivent être priorisées », a déclaré ANDRIAMAZAVARIVO Tsimihipa, Coordonnateur de l’ONG TOLONTSOA. Il a ajouté que les OSC observent attentivement s’il existe une réelle volonté de réforme et d’amélioration, et examinent également les mesures à adopter par les responsables respectifs afin d’obtenir des résultats plus concrets et tangibles que par le passé.
A travers cette rencontre, les OSCs réaffirment leur engagement à accompagner et à interpeller les institutions afin que la lutte contre la corruption devienne enfin un moteur crédible de refondation institutionnelle et de développement durable pour Madagascar.

