Rapport annuel CSI 2021

RAPPORT ANNUEL 2021 PAGE 55 La qualité du cadre LBC/FT ainsi que la corruption sont les domaines qui pèsent sur le mauvais score de Madagascar. La faiblesse de sa conformité aux recommandations de GAFI et les déficits dans l’application des mesures de prévention de BC/FT exposent Madagascar à de niveau de risque élevé de BC/FT. Par contre, Madagascar est classé à un niveau de risque moyen à l’instar de la région Subsaharienne pour les composantes « transparence et normes financières », « transparence et responsabilité publique », ainsi que « risques juridiques et politiques ». ENCADRE 14: RECOMMANDATIONS POUR AMELIORER LE BASEL AML INDEX D’après l’analyse de Basel AML index, les recommandations suivantes sont émises pour que la LBC/FT puisse impacter positivement sur le développement économique et social du pays : § mobiliser des ressources humaines et financières pour prévenir les risques de blanchiment de capitaux, § faire connaître l’identité des véritables propriétaires des entreprises, grâce à des déclarations de propriété précises et vérifiées, § obtenir une collaboration sincère des professions non financières (agences immobilières, par exemple) sur la surveillance des risques de blanchiment, § anticiper les évolutions des techniques de blanchiment à travers les crypto monnaies, § accélérer l’adoption des réformes en souffrance dans la liste des recommandations du GAFI. E.3 EVALUATION DU CADRE LBC/FT DE MADAGASCAR PAR ESAAMLG Le Groupe anti-blanchiment d'argent pour l'Afrique orientale et australe (GABAOA) ou « Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group » (ESAAMLG) est un organisme régional d'Afrique orientale et australe créé en 1999 et constitué de 19 pays membres17, dans le but d’adopter et de mettre en œuvre les normes mondiales de LBC/FT. La conduite d’évaluation du système de LBC/FT figure parmi ses missions par rapport aux recommandations du GAFI18. A ce titre, les résultats de l’évaluation permettent de classifier les pays membres suivant le niveau de risque de BC/FT en : Pays en suivi régulier ; Pays en suivi renforcé ; Pays en liste grise (International compliance review groupe ou ICRG) HISTORIQUE Madagascar a intégré l’ESAAMLG en 2016. Les évaluations les plus récentes sur le système de LBC/FT du pays retenues par le GAFI sont celles conduites par ESAAMLG en 201819 et en 202020 en référence à la méthodologie du GAFI. Il est à noter que Madagascar est depuis 2018 en suivi renforcé. 17L’ESAAMLG est composé de 19 pays membres dont l'Angola, le Botswana, l'Érythrée, l'Eswatini, l'Éthiopie, le Kenya, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, l'Île Maurice, le Mozambique, la Namibie, le Rwanda, les Seychelles, l'Afrique du Sud, la Tanzanie, l'Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe et des observateurs internationaux tels que l'AUSTRAC (Australian Transaction Reports and Analysis Centre), le Secrétariat du Commonwealth, la Communauté de l'Afrique de l'Est, le GAFI, le FMI, la SADC, le Royaume-Uni, les États-Unis d'Amérique, l'ONUDC, la Banque mondiale et l'Organisation mondiale des douanes. Le Royaume-Uni et les États-Unis d'Amérique coopèrent et soutiennent les nations de l'organisation depuis sa création en 1999 (https://www.esaamlg.org/index.php/about) 18Les 40 recommandations du GAFI n’ayant pas de valeur juridique contraignante sont dans la pratique observées et chaque pays essaie de s’y conformer pour éviter l’exclusion du système financier international pénalisant l’économie et les opérateurs économiques dans leurs relations d’affaires avec l’étranger. 19ESAAMLG, AML and counter-terrorist financing measures, Mutual Evaluation Report – Madagascar, September 2018

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