Antananarivo, les 22 et 23 juillet 2025 – Madagascar s’apprête à franchir une étape décisive dans sa lutte contre la corruption. Une concertation d’experts consacrée à la mise en place du mécanisme de suivi et d’évaluation (S&E) de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC) se tiendra pendant deux jours à l’hôtel Carlton Anosy. Organisée avec le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), cette rencontre réunira des spécialistes nationaux, régionaux et internationaux en S&E.
Cet atelier stratégique vise à instaurer une approche coordonnée et fondée sur des données probantes pour évaluer l’efficacité des mesures de lutte contre la corruption, identifier les défis persistants et proposer des actions correctives. Il favorisera également la synergie entre les différents acteurs, en mutualisant les savoir-faire ainsi que les ressources techniques et financières. L’objectif est de garantir la mise en œuvre harmonisée du mécanisme de S&E de la SNLCC, en s’appuyant à la fois sur les expertises locales, régionales et internationales, afin d’élaborer des solutions adaptées et efficaces au contexte malgache.
En effet, dans le cadre de la mise en œuvre de la SNLCC, deux types de suivi et d’évaluation sont à effectuer, conformément aux recommandations du guide de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Il s’agit, d’une part, du S&E de la mise en œuvre, visant à vérifier si les mesures prévues pour atteindre les trois objectifs sont effectivement appliquées; et d’autre part, du S&E des effets produits, qui permet d’analyser les impacts réels des actions entreprises.
« La corruption est un phénomène profondément enraciné et multiforme, dont la mesure est souvent complexe, car elle touche à la fois les pratiques visibles et les dynamiques informelles. De la même façon, mesurer les avancées de la SNLCC représente un défi méthodologique important, loin d’être évident. Pour y faire face, nous devons agir avec méthode. Et cela passe par un suivi rigoureux et une évaluation régulière de nos actions. Nous avons besoin d’indicateurs clairs, de données fiables et d’analyses objectives pour savoir ce qui fonctionne, ce qui bloque et comment améliorer nos interventions. » a déclaré Monsieur Jean Louis ANDRIAMIFIDY, Président du Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI).
Il convient de rappeler que l’article 41 de la Loi n°2016-020 du 22 août 2016 relative à la lutte contre la corruption confie au Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI) la mission d’évaluer le système national de lutte contre la corruption. À ce titre, le CSI joue un rôle d’appui et de conseil auprès des différents organes engagés dans cette lutte. Il est habilité à formuler des avis et à émettre des recommandations à l’attention des Institutions de la République ainsi que de tout organisme, public ou privé. Par ailleurs, le CSI assume la présidence du Comité de Suivi et d’Évaluation de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC) 2025-2030.
En marge de la concertation d’experts, le CSI et l’INSTAT ont procédé à la signature de Convention de partenariat pour renforcer le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre de la SNLCC 2025-2030 afin de garantir la production de données statistiques fiables et harmonisées sur le phénomène de la corruption et la lutte contre la corruption. Elle s’inscrit plus largement dans une dynamique de renforcement du système national d’information statistique pour une gouvernance plus transparente fondée sur des données probantes en mettant à disposition des acteurs de la lutte contre la corruption d’outils fiables pour mieux orienter les actions, suivre les progrès et renforcer l’efficacité des interventions.


