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Pour  le  compte  de  l’année  2018,  il  a  été  constaté  des  lourdeurs  dans  les  procédures
                  d'investigation du BIANCO. Cela a eu pour conséquence d’entrainer une réduction du nombre
                  d’enquêtes par rapport à l’année 2017.

                  L’absence  de  promulgation  de  certains  dispositifs  normatifs  et/ou  règlementaires  ont
                  également un impact sur les initiatives anti-corruption de certains ILCC. C’est notamment le
                  cas  des  communes  dont  la  non  promulgation  du  texte  portant  code  de  conduite  des
                  communes par le Ministère de l’Intérieur a des conséquences non négligeables sur la mise en
                  œuvre de certaines activités (surtout celles liées à la prévention de la corruption) au niveau
                  desdites communes.

                      2.2.2.  Les faiblesses sur le système de répression de la corruption


                  Bien que le processus de régulation de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées
                  soit enclenché, le cadre normatif destiné à résorber durablement ce fléau à Madagascar est
                  encore  loin  d'être  conforme  aux  engagements  internationaux  du  pays  en  la  matière
                  (Convention  des  Nations  Unies  contre  la  Corruption  notamment)  et  aux  orientations
                  contenues dans la loi n° 2016-020 sur la lutte contre la corruption. En effet, l'arsenal juridique
                  organisant les modalités de lutte contre la corruption doivent encore être complétés par de
                  nombreux textes qui attendent soit leur adoption par les députés, soit leur signature par le
                  Président de la République. Sans être exhaustif, les gaps identifiés en la matière sont ceux ci-
                  après :


                      -   La non adoption de la loi sur le recouvrement des avoirs illicites ;
                      -   L'absence d'une loi sur la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme
                         (en dépit de l’existence d’un avant-projet de loi élaboré par le SAMIFIN) ;
                      -   L'absence d'un cadre juridique sur le conflit d'intérêt ;
                      -   L'absence  d'un  dispositif  juridique  sur  la  déclaration  de  patrimoine  et  des  intérêts
                         économiques  en  dépit  des  résultats  encourageants  du  processus  de  déclaration  en
                         ligne ;
                      -   Les  modalités  de  saisine  de  la  HCJ  qui  pourrait  handicaper  la  traduction  des  hauts
                         commis de l’État soupçonnés de corruption devant la justice. En effet, cette juridiction
                         compétente  pour  juger  les  ministres  et  autres  hauts  commis  de  l’État  ne  peut  être
                         saisie  qu’avec  l’aval  des  2/3  des  députés.  Cela  est  assez  difficile  compte  tenu  de
                         l’expérience d’autres pays en la matière.
                      -   La dispersion des compétences entre plusieurs juridictions (c’est notamment le cas sur
                         le partage de la compétence sur le bois de rose entre le PAC et la juridiction spéciale
                         sur le bois de rose) ce qui a pour conséquence de neutraliser les efforts de traitement
                         judiciaire des infractions à la législation sur le bois de rose ;
                      -   L'absence d'un décret d'application des dispositions de la loi anticorruption relatives à
                         la mise en place des CAC : Cette situation laisse le libre choix de la création à la seule
                         volonté  des  leaders  politiques.  En  outre,  ces  structures  n’auront  pas  un  régime
                         juridique  harmonisé  (missions,  membres,  composition  et  modalités  de
                         fonctionnement).  A  ce  jour,  excepté  le  ministère  de  la  défense  nationale  et  la
                         Secrétariat  d’État  auprès  du  Ministère  de  la  Défense  nationale  chargé  de  la
                         Gendarmerie, aucun des secteurs prioritaires n’est doté de CAC ;

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