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ILCC que sur l’état consolidé de la lutte contre la corruption dans le pays ; les rapports
                         des  produits  ne  sont  pas  diffusés  dans  un  format  accessible  à  l’ensemble  de  la
                         population  (format  citoyen) ;  les  rapports  produits  sont  pour  la  plupart  diffusés  en
                         langue française et non en malagasy ; les rapports produits sont diffusés par des voies
                         de supports « élitistes » comme les sites web ; les campagnes de sensibilisation tout
                         comme  les  autres  activités  de  LCC  menées  dans  le  cadre  de  la  SNLCC  ne  touchent
                         toutes les populations à cause de l’enclavement de certaines régions.

                      -   La  persistance  des  pratiques  de  corruption dénoncée  par  les  différentes  parties
                         prenantes  consultées  lors  des  ateliers  de  concertation.  Elles  ont  entre  autres
                         mentionné  le  trafic  d’influence,  la  persistance  de  la  petite  corruption  (rackets,
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                         extorsions), etc.

                  Les scores de l’IPC sont tempérés par ceux de l’Indice Mo Ibrahim. Cependant, les scores de
                  l’indice Mon Ibrahim bien qu’étant plus élevés que ceux de l’IPC ne signifient pour autant pas
                  que du point de vue de la gouvernance, Madagascar soit forcément mieux loti. En effet, Depuis
                  sa  considération  par  cet  indice,  le  pays  n’a  jamais  eu  la  moyenne  de  50/100  en  dépit  de
                  l’évolution constatées pour ses deux derniers classements. Ces moyennes sont de 48,5/100
                  (2015), 49,3/100 (2017) et 49/100 (2018).


                  En  définitive,  malgré  l’implémentation  des  initiatives  de  LCC  par  les  ILCC  souvent  avec  le
                  concours de certaines administrations et de leurs partenaires non étatiques et grâce à l’appui
                  des  PTFs,  malgré l’obtention de certains résultats assez encourageants par les ILCC tant du
                  point de vue de la lutte contre la grande corruption que sur celui de la petite corruption, au
                  regard des scores de l’IPC et de l’Indice Mo Ibrahim de Madagascar, l’on peut raisonnablement
                  conclure que la mise en œuvre de la SNLCC n’a pas eu un impact déterminant sur le plan socio-
                  politique.  Cette position est d’ailleurs corroborée par la note de perception de l’intensité de la
                  corruption fournie par les différentes parties prenantes consultées tout au long de la mission
                  qui est de 6,15/10.

















                  47En guise d’illustration, le rapport B-Corsan fournit des informations éloquentes pour ce qui est de la persistance des mauvaises
                  pratiques  dans  le  secteur  de  la  santé.  Il  indique  que  l’existence  de  la  corruption  dans  le  secteur  de  la  santé  sur  la  base  d’un
                  sondage  réalisé  dans  6  provinces  de  Madagascar  (Antanarivo,  Antsiranana,  Fianarantsoa,  Mahajanga,  Toamasina  et  Toliara).  Il
                  dénonce aussi l’absentéisme du personnel de soins pendant les horaires de travail. Et, enfin, il révèle que « bien que la majorité de
                  la population reconnaisse l’existence de la corruption (84 % des individus interrogés) et ses effets dévastateurs dans le domaine de
                  la santé, rares sont ceux qui osent porter plainte par peur de représailles et par crainte de ne pas être pris en charge par les
                  médecins  dans  le  futur.  Certains  hésitent  à  franchir  le  cap  par  appréhension  d’une  plainte  vaine  et  par  méconnaissance  des
                  dispositifs de recours même si 63 % de la population de l’étude reconnaissent la nécessité de porter plainte devant un cas de
                  corruption ». Voir le rapport Transparency International Madagascar, B-Corsan ? le Baromètre de la Corruption dans le domaine
                  de la Santé à Madagascar, Février 2020, 16p.

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