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Toutefois, l’existence de ce Comité qui n’est pas encore fonctionnel, n’est qu’une étape vers la
                  restauration de la crédibilité des concours administratifs auprès des citoyens malgaches mais
                  c’est  une  étape  essentielle  pour  y  parvenir.  Autrement,  sur  la  chaine  de  résultats  (GAR),  la
                  création du Comité devrait être rangée au niveau des Produits (premier niveau de résultats
                  dans la chaine des résultats).

                      3.3.1.3.   Analyse des résultats de l’observation des élections présidentielles

                  La corruption électorale est une réalité à Madagascar. D’après les ILCC du SAC, cette situation
                  est engendrée et perpétuée par de nombreux vides juridiques. Il ressort des échanges avec les
                  acteurs du SAC et les personnes ressources consultées dans le cadre de la mission d’évaluation
                  que des dispositions sur la corruption électorale avaient été insérées dans la loi anticorruption.
                  Ces  dispositions  avaient  été  soustraites  à  la  fin  par  le  Conseil  de  Gouvernement  pour  en
                  principe être intégrées dans la loi électorale. Depuis, cette mise à jour de la loi électorale n’a
                  pas  été  faite.  Ces  dispositions  portaient  sur  le  financement  des  campagnes  électorales,  le
                  plafonnement des financements ainsi que les conditions d’utilisation des financements alloués
                  aux campagnes électorales.


                  En outre, il convient de préciser qu’en matière électorale, il existe une Commission de contrôle
                  de  la  vie  politique.  Mais,  cette  Commission  est  incapable  de  remplir  ses  missions  pour
                  plusieurs raisons :

                      -   L’absence des ressources humaines appropriées (en qualité et en quantité suffisante) ;
                      -   Les partis politiques ne jouent pas leur rôle dans la mesure où ils ne déposent pas des
                         comptes fiables ;
                      -   Les  vides  juridiques  sus  mentionnés  contribuent  à  affaiblir  non  seulement  la
                         Commission mais aussi la tenue des élections transparentes et consensuelles ;
                      -   L’impossibilité de la commission d’obliger les candidats aux échéances électorales à
                         respecter  la  loi  et  à  faire  ce  qu’ils  doivent  faire.  La  commission  n’a  pas  de  moyens
                         coercitifs.


                  Compte tenu de ces manquements observés dans la promotion de la transparence électorale,
                  les Institutions qui composent le SAC en coalition avec la Société Civile et d’autres organes
                  étatiques  ont  identifié  les  risques  de  corruption  dans  le  processus  électoral,  proposé  des
                  bonnes pratiques ainsi qu’une Charte à l’attention des candidats pour assurer le respect de ces
                  bonnes pratiques.

                  Du point de vue de l’impact de ces activités menées par le SAC et la Société Civile, il n’a pas
                  produit les résultats escomptés. En effet, les cadres du SAC appelés à se prononcer sur cette
                  question  ont  souligné  leurs  efforts  n’ont  pas  suffi  à  empêcher  les  doléances  au  terme  du
                  processus électoral puis que les principaux candidats à l’élection présidentielle n’ont pas signé
                  la Charte proposée et seuls les « petits » candidats l’ont fait. Face à cela, le rôle des institutions
                  du SAC et de leurs partenaires s’est limité à la sensibilisation des électeurs et des candidats.








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